Dans l’ouvrage collectif “TOUS SOLIDAIRES” dirigé par Jean-Marie PERETTI, Bernard Lévêque et Alexandre Guillard témoignent sur l’expérience de co-développement Syscodev conduite chez COVEA depuis 2008. Ci-dessous quelques extraits Les participants à l’expérience, à travers leurs témoignages, sont les sources principales de son évaluation. On part en effet du principe qu’ils sont les meilleurs juges des effets de cette ressource et des changements sur les situations qui lui sont dus. Ces témoignages sont une mine d’informations sur le vécu des participants. L’animateur les contraint à spécifier et à préciser autant que possible leur perception et leur évolution. On peut distinguer les témoignages : _ de soi-même sur soi-même ; _ de l’environnement à propos de la personne qui a changé ; _ sur l’évolution des situations concrètes où le participant a observé du changement ; _ sur les apports du dispositif de co-développement lui-même. Dans ces témoignages, l’attention des participants se porte en particulier sur les indicateurs suivants : confiance, économie de ressources, efficacité,responsabilisation, lâcher-prise, sentiment de décloisonnement et émergence communautaire, acquisition de savoir-faire et savoir-être, mise en mouvement, solidarité et envie de partager l’expérience. Dans ces perceptions, le thème de la solidarité occupe une place centrale. Écoutons quelques témoignages. « Face au sentiment de solitude que j’ai vécu parfois lors de situations où il n’est facile de parler ni à son chef ni à ses adjoints, j’ai trouvé dans nos ateliers la confiance et la solidarité qui font la vraie force de notre engagement. » « Le co-développement, c’est s’appuyer sur les ressources et les richesses des autres pour progresser. C’est donner de la motivation aux salariés pour qu’ils donnent du sens à l’action, et aux managers pour qu’ils se positionnent davantage en leaders au sein de leur équipe. » « Le co-développement, c’est apprendre à respecter l’autre, ses idées, sa façon de penser et d’agir, c’est utiliser des pistes de réflexion non exploitées et tout cela dans la transparence. » « Chacun porte en lui un embryon des richesses du groupe et sait, saura, grâce au groupe, se les approprier et les adapter. Une évidence peut-être, mais révélée par le Codev, la première des ressources, c’est nous ! » Ce qui est remarquable dans ces témoignages (qui ne sont qu’un extrait très succinct d’un recueil très vaste), c’est la richesse et la force des expériences qui se dégagent. La solidarité et le sens de la communauté resurgissent et redeviennent une évidence pour des individus qui souffrent le plus souvent d’isolement et du manque de coopération. On y retrouve la solidarité des ateliers, des artisans, voire un sentiment de compagnonnage. La démarche a permis de retrouver le sens pratique de la solidarité : elle a été acceptée parce que les personnes qui craignaient que cela détourne les ressources de leur priorité, l’action opérationnelle, ont été rassurées par le caractère pragmatique de la démarche. Le fait que la réflexion porte uniquement sur des situations présentes et l’évocation d’un travail dans la durée (contrairement à la formation) a fortement contribué à l’adhésion. En définitive, les objectifs de l’action rejoignent les finalités de l’entreprise, c’est-à-dire le développement de l’efficacité et de la performance de acteurs, dans un « mariage de polarités » : Écologie de la personne, solidarité et performance sont alors au service du développement du potentiel de chacun dans le respect de la « biodiversité managériale ». Le dispositif est une invitation à passer d’une compulsion à l’action (raccourci objectif-solution) à une philosophie de l’action, avec toujours l’efficacité comme visée finale. La principale condition de réussite est bien ce mariage entre l’indispensable respect de la personne (volontariat) et la nécessaire efficacité (la non-remise en cause par ailleurs de l’atteinte des objectifs opérationnels des personnes).
Posté le 20 février 2015