J’ai eu l’occasion de témoigner lors du dernier colloque de l’ANACT sur la qualité de vie au travail. C’était important pour moi dans la mesure où les nombreux témoignages des codéveloppeurs du Groupe Covéa attestent de ce que nous avons modestement mis en place sur ce sujet au sein de cette grande organisation.
N’ayant pu assister à l’ensemble du colloque, je livre ici mes réflexions avec prudence, plus pour ouvrir un dialogue que pour polémiquer.
M’a été remis un ouvrage qui signe une orientation dans son titre et m’interpelle : « Agir sur la qualité de vie au travail ». A travers ce titre, je comprends que la Qualité de Vie au Travail est regardée sous l’angle d’une finalité, d’une invitation à promouvoir la Qualité de Vie au Travail et démontrer qu’elle est un facteur d’amélioration de la performance.
Dans cette orientation causale, il y a un possible malentendu, comme s’il s’agissait de convaincre les dirigeants d’investir sur le sujet et d’inscrire les objectifs de la Qualité de Vie au Travail dans le fonctionnement de l’entreprise.
Pourquoi pas ? Tout le monde s’accordera sur le fait qu’un collaborateur placé dans un environnement de travail adapté et de qualité sera plus à même de donner le meilleur de lui-même.
Mais le risque est d’induire, de manière implicite, un lien de causalité qui ne correspond pas à une vision systémique et limiterait notre champ de vision.
En effet, on pourrait tout aussi bien dire que la performance, par la reconnaissance individuelle et collective qu’elle produit, peut engendrer le bien-être des collaborateurs, nourrissant ainsi la Qualité de Vie au Travail.
Il s’agit donc bien d’imaginer dans nos organisations un environnement où ce lien consubstantiel entre Performance et Qualité de Vie au Travail ne soit jamais rompu.
On peut tous se réjouir de cette sensibilisation sur la Qualité de Vie au Travail, et dans le même temps, être vigilant pour éviter les écueils d’une Vision Du Monde trop polarisée.
L’enjeu de l’intelligence collective est bien ce mariage entre la nécessaire performance, seule garantie de la pérennité de l’organisation, et l’indispensable respect des personnes dans un processus de production.
Les Inséparables
Bernard Lévêque
Posté le 19 octobre 2017