“Si tu es pressé, fais un détour “. Ce proverbe japonais illustre bien notre stratégie.

Eloge de la lenteur

Dans sa course folle aux objectifs, l’organisation peut en oublier l’essentiel : le partage. Ce faisant, elle laisse au bord de la route un ensemble d’acteurs qui pourrait valablement contribuer, non seulement à l’atteinte de l’objectif et au succès de l’entreprise, mais également à l’apprentissage, seul garant d’une performance durable.

L’urgence perpétuelle est potentiellement contre productive ; au delà des risques conjoncturels qu’elle fait courir sur les projets, elle affaiblit durablement l’énergie vitale de l’organisation, sa capacité de réflexivité, celle qui fait, à elle seule, toute la différence : apprendre à apprendre… plus vite que le concurrent !

Pour apprendre… il va falloir d’abord désapprendre !

Les managers ont souvent épousé le mouvement et la tension vers l’objectif de l’organisation. Il va leur falloir vivre l’inconfort de la remise en question et du freinage, avant de percevoir les bénéfices d’une respiration.

Les encadrants vont devoir désapprendre à donner des conseils et apprendre à accompagner plus qu’à guider… et ce n’est pas une mince affaire, car cela les conduit à une réflexion sur le Sens et leur place dans l’organisation.

Petit à petit, le collectif se reconnait et fait siennes de nouvelles valeurs et croyances plus alignées, plus cohérentes, avec l’activité, mais aussi avec les besoins de la personne. Attention, il ne s’agit pas de faire émerger de “bonnes pratiques” mais de permettre à une personne, en contact avec une situation insatisfaisante ou inconfortable, de trouver sa bonne pratique !

Rejoindre l’efficacité collective tout en restant profondément respectueux de la diversité de chacun.

Le développement de la personne, pierre angulaire de l’intelligence collective

Il est coutume de distinguer l’individuel du collectif. Si cette distinction est pertinente sur certains aspects, elle a généré un malentendu pour de nombreux intervenants. C’est à cet endroit que le distingo entre philosophie, stratégie et outils nous est précieux.

Le dirigeant croit trop souvent encore “avoir la responsabilité, le pouvoir et le droit de façonner la culture du groupe humain dont il a la charge” (Crozier l‘entreprise à l’écoute). Ceci le conduit à une politique volontariste qui rencontre fatalement une réaction de réserve voire de rejet. “Là où il y a insistance, il y a résistance !”. Cette stratégie est une erreur très coûteuse. Elle conduit à des dispositifs qui ont l’intensité et la durée d’un feu de paille en terme d’énergie organisationnelle.

La stratégie Qreo est patiente et respectueuse du rythme de chacun. Elle est plus une invitation qu’une injonction au changement. Elle consiste à offrir aux participants un “espace ressources” où ils peuvent oser paraître incompétents… et faire de ces difficultés, des opportunités d’apprentissage pour chacun.

 

Il y a dans notre approche une sagesse que l’histoire ci-dessous illustre brillamment ;)

 Le bûcheron obstiné

Il était une fois… un bûcheron qui se présenta pour travailler sur un chantier de bois d’œuvre. Le salaire était bon et les conditions de travail encore meilleures, aussi le bûcheron voulut-il se montrer à la hauteur.

Le premier jour, il se présenta au contremaître, qui lui donna une hache et lui assigna un secteur.

Plein d’enthousiasme, l’homme partit couper des arbres dans la forêt.

En une seule journée, il en abattit dix-huit.

« Je te félicite, lui dit le contremaître. Continue comme ça. »

Encouragé par ces paroles, le bûcheron décida d’améliorer son rendement le lendemain. Aussi se mit-il très tôt au lit.

Au matin, il se leva avant tout le monde et partit en forêt. Malgré son acharnement, il lui fut impossible de réussir à couper plus de quinze arbres.

« Je dois être fatigué », pensa-t-il. Et il choisit de se coucher en même temps que le soleil.

Il se leva à l’aube, résolu à battre son record de dix-huit arbres. Cependant, ce jour-là, il ne parvint même pas à la moitié.

Le lendemain, il n’en abattit que sept, puis cinq, et enfin, le dernier jour, il passa tout l’après-midi à essayer de couper son deuxième arbre.

 Inquiet de ce qu’allait dire le contremaître, le bûcheron alla le trouver et lui raconta ce qui lui arrivait, lui jurant sur tout ce qu’il avait de plus cher qu’il s’escrimait, jusqu’à se sentir au bord de l’évanouissement.

« Quand as-tu aiguisé ta hache pour la dernière fois ? lui demanda alors le contremaître.

_ « Aiguiser ? mais je n’en ai pas eu le temps !

J’étais bien trop occupé à couper les arbres. »

Source : d’après A. Beauregard – Capsulas motivacionales